La décision de Trump : Jérusalem capitale de l’Israël

La décision de Trump : Jérusalem capitale de l’Israël

Donald Trump seul contre tous, quelles seront les conséquences de cette décision ?

Dans la soirée du mercredi 6 décembre 2017, Donald Trump, président des États-Unis, a reconnu Jérusalem comme la capitale de l’Etat de l’Israël.

Jérusalem est une ville disputée depuis longtemps. Étant considérée comme sainte par les juifs, les musulmans et les catholiques, elle a généré un conflit très important sur son partage. En 1947, l’ONU (Organisation des Nations Unies) a voté le partage de la Palestine en deux états : un état juif et un état arabe. Jérusalem ne rentre pas en compte dans le partage et est contrôlée par l’ONU qui garantit la liberté d’accès aux lieux de culte. Pourtant en 1949, l’Israël transfère sa capitale de Tel-Aviv à Jérusalem-Ouest. Cependant, aux États-Unis en octobre 1995, le Jerusalem Embassy Act est voté par le Congrès. En effet le pays doit établir à Jérusalem l’ambassade au plus tard le 31 mai 1999. Ce décret a été repoussé par les différents présidents des Etats-Unis de 6 mois en 6 mois, y compris par Trump en juin 2017.

Actuellement, la ville est toujours séparée en deux. La partie ouest, presque exclusivement peuplée de juifs ( 290 000 sur 300 000 ) et où se trouvent les institutions israéliennes ( la Knesset, les ministères, la banque centrale…) et la partie est, revendiquée par l’Autorité palestinienne, peuplée par près de 500 000 habitants ( 60 % d’Arabes et 40 % de juifs). Elle contient les lieux sacrés.

Avec son discours, Trump s’est attiré la colère de tous. Les dirigeants du monde n’acquiesçant pas la décision du président ont directement réagi, craignant de nouvelles violences entre l’Israël et la Palestine.

Emmanuel Macron, Antonio Guterres, le secrétaire de l’ONU ou encore Evo Morales le président de la Bolivie ont tous montré leur indignation et leur soutien à ces deux pays.

En effet avec ce discours, Trump a bafoué les résolutions de l’ONU dans lesquelles les États-Unis avaient un rôle équilibré et neutre dans la recherche de solutions durables entre les israéliens et les palestiniens.

Le lendemain de la décision de Donald Trump, les palestiniens ont proclamé une nouvelle « intifada » qui menace de mettre à feu et à sang la région déjà déstabilisée et fragilisée par la crise syrienne. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays. Au Liban, en ce dimanche 10 décembre, une manifestation très violente a éclaté contre la décision de Trump. Les manifestations s’étendent aussi au Maroc, en passant par la Turquie mais aussi à toute la partie musulmane de l’Asie qui rassemble les populations musulmanes les plus importantes. Les protestations sont massives, violentes et très nombreuses.

(source : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171206-vives-reactions-apres-annonce-trump-jerusalem)

Les deux autorités des deux grandes religions musulmane et catholique à savoir le grand imam d’Al-Azhar et le pape des coptes d’Égypte ont décidé de faire de même. Pour augmenter les tensions, Erdogan, le président turc a qualifié l’Israël d’« état terroriste et tueur d’enfant » faisant référence aux nombreuses victimes de toutes ces protestations violentes.

Nikki Haley, la représentante permanente des États-Unis auprès de l’ONU a fait part de son point de vue. Selon elle, la décision de Trump peut faire avancer le processus de paix entre l’Israël et la Palestine. Elle estime même que les Nations Unies n’ont pas facilité les perspectives de paix entre eux, et qu’elles les avaient même plutôt dégradés.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, dans un communiqué a répondu indirectement à Mme Haley. Il a affirmé que « par cette position, les États-Unis n’étaient plus qualifiés pour parrainer le processus de paix ». La communauté internationale s’enflamme et considère que la question du « statut final » de la ville doit être négociée.

Le seul moyen d’éviter la guerre entre l’Israël et la Palestine sans effacer cette décision, serait de reconnaître seulement la partie ouest de Jérusalem comme capitale de l’Israël et placer l’ambassade américaine dans celle-ci. Ce pourrait être envisageable puisque la Palestine pourrait faire de la partie est de Jérusalem sa capitale et par conséquent, cela pourrait éviter des tensions entre eux deux. Or, cette solution est très audacieuse, et avant d’entreprendre quoi que ce soit, il faudrait établir un processus de paix entre ces deux pays et revenir sur cette décision plutôt prématurée.

Alice.M.

Le 13 décembre 2017.