
THEÂTRE : Clémentine Célarié donne un nouveau souffle à Maupassant
Déjà sur les planches du Chien qui fume (festival Off d’Avignon 2019) et loin des idées qu’on peut avoir d’elle au cinéma, Clémentine Célarié propose de partir à la (re)découverte d’Une Vie, sous l’œil et la plume de Maupassant.

Affiche d’Une Vie, jouée au théâtre des Mathurins (36 Rue des Mathurins, 75008 Paris) du mardi au samedi à 19h00 et le dimanche à 16h30 (du 04/10 2019 au 29/03/2020)
C’est l’histoire d’Une Vie parmi d’autres. Adaptée par ses soins, la comédienne porte ici la voix de Jeanne, traversant les âges, partageant ses joies et ses peines. Comme Clémentine Célarié le dit elle-même, Jeanne est cette « fleur qui pousse à travers le béton, résistante, presque immortelle, comme le soleil qui se lève après une tempête. »
Quelques notes de musique en fond, les rideaux s’ouvrent sur Jeanne, seule au bord d’une falaise normande, habillée d’une robe du XIXème siècle. Les premiers mots à peine échappés de sa bouche me prennent aux tripes, ne me lâchent plus et me retournent dans tous les sens.
Plongés au cœur du roman dès les premiers instants et envahis par la compassion, et voire la pitié, mes yeux se mouillent face à cette femme totalement démunie, endurant coup dur sur coup dur, tromperies et déceptions. Entre deux, l’atmosphère s’apaise, plus légère : Jeanne devient toute guillerette. Tout autour de moi, je vois dans le public, des sourires qui se dévoilent. Et, au bord de la falaise, les projecteurs l’éclairant par derrière et ne parvenant pas à distinguer les traits de son visage caché par ses cheveux, la tension monte : j’ai peur, comme quand je me cachais au fin fond de mon lit, enfoui sous ma couette lorsque l’orage grondait dehors.
« La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. », c’est ainsi que se conclue le premier roman de Maupassant et son adaptation théâtrale : de quoi vous occuper l’esprit pendant les jours à venir…
Elisa.C
Le 10 décembre 2019.