Trump Vs Biden : une joute électorale majeure ?

« Tout le monde sait que c’est un menteur », c’est comme cela que Joe Biden, candidat démocrate à la Maison Blanche, à interpeller le public pour parler de son concurrent, le président républicain sortant, Donald Trump.

Si Joe Biden venait à l’emporter, Donald Trump reconnaîtrait-il sa défaite ? © AFP / SAUL LOEB, ROBYN BECK

Un premier débat assez peu prometteur

Ce mardi 29 septembre 2020 s’est tenu le premier débat officiel entre les deux candidats à la présidence américaine. D.Trump, président actuel, et son adversaire J.Biden, vice-président sous Obama, se sont rencontrés lors de cette joute oratoire peu prometteuse. En effet, tout au long de ce débat, les deux candidats n’ont cessé de se couper la parole, de se manquer de respect, de se rabaisser et de se contredire, pour au final avoir un débat peu constructif où ni l’un, ni l’autre, n’a réellement pu s’exprimer sur son programme et ses idées. Suite à ce débat, bien que Joe Biden puisse être qualifié de vainqueur par les sondages, ceux-ci montrent surtout que 69% des citoyens américains se sentent « agacés » par les candidats. A la suite de ce débat, D.Trump se disait, dans un tweet sur son compte officiel tweeter, vainqueur de l’opinion publique lors de ce face-à-face. Il a, suite au débat pour la vice-présidence, tenu des propos relativement similaires en affirmant, en contradiction avec les sondages, que son « running mate » (coéquipier de campagne pour la vice-présidence), Mike Pence, était sorti gagnant de son débat contre sa concurrente démocrate, Kamala Harris.

Un deuxième mandat ?

Lors des élections américaines, le 3 novembre 2020, les citoyens vont décider de renouveler, ou non, le mandat à la présidence de D.Trump, mais à quel prix pour les États-Unis ? Pour le candidat adverse, ce ne serait que « quatre années de plus de mensonges » pour le pays, qui pourrait ne pas le supporter. Cependant, Trump ne pourra accepter la défaite et, avant même le vote, critique le système par correspondance ; et se refuse à une passation pacifique du pouvoir avec son adversaire dans lequel il ne trouve « rien d’intelligent ». De son coté, Joe Biden a déclaré faire confiance au système de vote et respectera le résultat, peu importe son issus.

Le sprint final

Maintenant a seulement quelques jours des élections, les candidats se font la guerre et multiplient les rencontres avec les électeurs dans beaucoup d’États parfois dans la même journée. Les deux candidats adoptent la des techniques radicalement opposés. En effet, d’un coté D.Trump essaie de faire le plus de conférences possibles, voyageant entre les États et pouvant faire jusqu’à 3500 km par jour. Ces meetings visent le nombre et le président ne se soucie que très peu de la pandémie de COVID-19, remplissant des salles entières sans soucis de gestes barrières. D’un autre coté, J.Biden joue la carte de la sécurité, et réalise des meetings en « drive-in », laissant les futurs électeurs à distance, dans leur voiture, ou encore dans des cercles dessinés au sol pour respecter les distanciations sociales. Il touche alors beaucoup moins de personnes lors de ses visites dans les États, mais cela peut lui rapporter gros face a l’inintérêt de son concurrent vis-à-vis de la COVID-19, et il pourrait récupérer des le soutient d’États habituellement favorable aux républicains.

Une issue assez incertaine

Comme lors de l’élection de 2016, les sondages montrent D.Trump comme le perdant des ces présidentiels. Cependant, comme lors des élections d’il y a 4 ans, un retournement de situation n’est pas à exclure. En effet, comme l’a souligné le président actuel des États-Unis, les votes par correspondance peuvent présenter des risques, mais minimes selon son concurrent. Mais ce n’est pas le seul facteur à prendre en compte pour ce scrutin, les réseaux sociaux, déjà accusés lors des élections dernières, se mêlent de plus en plus de la politique, et surtout aux États-Unis. Provenant de Russie, des « usines à trolls » saturent les plate-formes de communications et d’informations avec des commentaires, des postes et des « likes » pour faire émerger en masse des idées tout en visant des profils spécifiques et indécis vis-à-vis de leur vote. Tous ces facteurs nous laissent en suspend par rapport au résultat des ces élections présidentiels. Les candidats aussi sont incertains quand à l’issue de ce scrutin et cela ne contribue qu’ à cultiver leur rivalité foudroyante, présente déjà lors de leur premier débat.

Septembre 2020.

Philémon D.