AFFAIRE SAMUEL PATY :  L'IMPLICATION DES RÉSEAUX SOCIAUX

AFFAIRE SAMUEL PATY : L’IMPLICATION DES RÉSEAUX SOCIAUX

Le vendredi 16 Octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie dans un collège des Yvelines et violemment assassiné par un jeune terroriste de 18 ans, Abdoullakh Anzorov après avoir montré en classe des caricatures du prophète Mohammed. Mais alors, quel est l’implication des réseaux sociaux dans cette affaire?

La radicalisation de l’assassin

Le 16 juin 2020, 4 mois avant le meurtre de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov crée un compte twitter sous le pseudonyme de @tchetchene_270 où il publie plus de 3000 messages de plus en plus radicaux. Il y fait l’apologie de la violence et tient des propos homophobes, racistes, misogynes et antisémites notamment quand il qualifie les juifs de « peuple maudit ». Certains de ces tweets avaient déjà été signalés par des internautes à Twitter (dont quelques-uns avaient été supprimés par le réseau social), mais également par la Ligue internationale contre le Racisme et l’antisémitisme (Licra) à Pharos, une plateforme créée en 2009 par le gouvernement afin de pouvoir signaler des contenus et comportements en ligne illicites ainsi analysés par des policiers et des gendarmes. Ces signalements avaient par ailleurs été transmis en Juillet 2020 à l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Ucla) qui n’avaient pas donné suite. 

Le harcèlement en ligne de Samuel Paty

Le 7 Octobre 2020, Brahim C. habitant de Conflans-Saint-Honorine, publie sur Facebook 3 messages à propos du professeur d’histoire-géographie de sa fille. Il écrit notamment « Ce matin le prof d’histoire de ma fille en 4ieme, demande à toute la classe que tous les élèves musulmans de la classe lèvent la main. Ensuite il leur dit de sortir de la classe car il va diffuser une image qui va les choquer. Certains sortent et d’autres refusent dont ma fille. […] » Il y appelle aussi un peu plus loin à l’exclusion de Samuel Paty : « Il faut virer ce professeur d’histoire du collège ». Or, contrairement à ce qu’il affirme, l’enquête menée a démontré que sa fille n’était pas présente à ce cours et donc que la polémique enclenchée par M. Brahim C. reposait sur des faits factuellement inexacts. De plus il, avait également publié sur Facebook une vidéo dans laquelle il citait explicitement le nom de Samuel Paty et appelait encore une fois à son exclusion en le traitant notamment de « voyou » . Ces messages, signalés plusieurs fois par des internautes, n’avaient cependant pas été supprimés par Facebook. Ils avaient alors été partagés en masse sur plusieurs autres réseaux sociaux dont twitter ce qui a provoqué l’émergence d’une vague de messages haineux contre le professeur. Ceux-ci sont finalement arrivés aux yeux d’Abdoullakh Anzorov, quelques jours après. S’en est suivi alors du 9 octobre 2020 jusqu’au 13 octobre 2020, un échange de messages privés entre l’assaillent et Brahim C. sur la plateforme Whatssap. Trois jours après, Samuel Paty meurt, assassiné par le terroriste.

Les réseaux sociaux ont donc une part de responsabilité concernant la mort de Samuel Paty. En effet ces plateformes, notamment Facebook et Twitter n’ont rien fait face au harcèlement en ligne du professeur. Ils n’ont pas pris en compte les signalements des internautes de plusieurs publications faisant l’apologie de la violence et à caractère diffamatoire contre le professeur ce qui a permis au meurtrier d’identifier sa victime. L’UCLA a également responsable une part de responsabilité dans sa mort en remettant à plus tard l’enquête sur la radicaliisation de Abdoullakh Anzorov.

Siham.O, élève de première générale, octobre 2021.