Parcoursup : Mention « peut-être une prochaine fois » ?

Parcoursup : Mention « peut-être une prochaine fois » ?

Un renforcement des inégalités sociales, une sélection de plus en plus forte, un avenir incertain, une jeunesse exténuée… Après son lancement, en 2018, la plateforme Parcoursup est la source de nombreuses critiques.

Le problème le plus récurrent reste l’opacité concernant les modes de sélection. « La procédure d’affectation souffre encore d’un défaut de transparence, seule garante de l’équité », explique la Cour des comptes. Bien que le Ministère de l’Enseignement supérieur ait assuré que Parcoursup est plus transparent que son prédécesseur APB, le non-accès aux critères ayant permis de classer les différents dossiers laisse un grand nombre de candidats perplexes. Aujourd’hui, seuls 2% des informations concernant le système de sélection des candidats sont accessibles.

Seulement, ce manque de transparence pose un réel problème aux utilisateurs de Parcoursup. Par exemple, les lycéens ont besoin de connaitre les critères exacts selon lesquels ils seront sélectionnés. Selon une enquête IPSOS, réalisée en septembre 2021, 82 % des bacheliers avaient trouvé « la procédure de Parcoursup stressante » et seulement 37 % la jugeaient « juste dans le traitement des candidats».

De plus, l’année dernière, près de 10 % des élèves de terminale, en France, n’ont pas reçu de propositions d’admission.

C’est au sein du lycée Théodore Aubanel que certains élèves nous ont fait part de leur avis concernant la plateforme : « D’un point de vue objectif, Parcoursup est une source de stress pour la plupart des étudiants parce qu’il nous trie comme si nous étions du bétail. C’est la représentation d’une société de consommation qui veut nous transformer en animal, en machine. En ce qui me concerne personnellement, Parcoursup ne représente pas une grande source de stress pour moi, parce que j’ai déjà mis toutes les chances de mon côté pour être pris là où je le souhaite. Ma potentielle source de stress serait de ne pas avoir de bons résultats au bac. Seulement, c’est encore le début de l’année : je préfère rester insouciant », nous dit Inti, élève de première générale qui souhaite faire des études de langues. Alice, élève de première générale qui souhaite, par la suite, faire des études en sciences politiques, en sociologie, en anthropologie ou en sciences humaines, déclare : « Je trouve que Parcoursup, c’est de trop de stress pour les élèves, pour les futurs étudiants qui font leurs vœux. C’est vraiment aléatoire : il y a de très bons élèves qui ne seront pas pris dans les écoles de leur choix et des élèves un peu moins bons qui, eux, seront acceptés. Je trouve le concept assez spécial. Je sais, par exemple, qu’il y a certaines écoles (souvent des écoles d’art) qui recherchent des élèves pour leur personnalités, pour ce qu’ils sont en tant qu’être humain. Et c’est vraiment ce qu’il manque avec Parcoursup, il n’y a plus ce contact humain. Les écoles ne se basent que sur les notes et non sur ce que pourrait apporter l’élève, en tant que personne. » Il faut cependant noter que de nombreuses écoles (notamment celles d’arts, organisent des entretiens avec les candidats présélectionnés.

Inès, Lina, élèves de première, octobre 2023.