« L’enfer, c’est les autres »

« L’enfer, c’est les autres »

L’écrivain Jean-Paul Sartre, figure illustre du XXe siècle autant bien dans le domaine de la littérature qu’en philosophie, il est notamment connu pour avoir théorisé l’existentialisme athée, qui dépeint la vie comme futile et l’humain voué à lui trouver un sens, décide en 1944 d’écrire une pièce de théâtre existentialiste intitulée Huis Clos, pièce qui aura une immense influence sur le reste du théâtre du XXe siècle.

Une nouvelle conception de l’enfer

Sartre met en scène trois personnages : Inès, Estelle, Garcin, trois inconnus, qui se retrouvent ensemble en enfer, puisque l’auteur représente l’enfer comme un hôtel, nos trois personnages sont donc logés dans la même chambre, une chambre aux murs blancs avec trois canapés et sans fenêtre. Tout au long de la pièce, on observe les personnages se tourmenter les uns les autres jusqu’à avouer la raison de leur présence en enfer.

Jean-Paul Sartre

Cette pièce eut un grand succès, déjà lors de ses premières représentations, dans les années 1940 ; et elle fut une influence clé pour le théâtre de l’absurde des années 1950. Succès qu’elle connaît toujours aujourd’hui puisqu’elle est encore étudiée, souvent éditée par différentes maisons d’éditions, toujours représentée au théâtre et on la considère comme l’une des meilleures pièces du XXe siècle.

On peut maintenant se demander si cette renommée est méritée. Il est vrai que malgré la représentation de l’enfer que nous dépeint Sartre, qui peut sembler intéressante, l’histoire elle-même est un peu banale, et a déjà était fait un certain nombre de fois. Si l’on veut une histoire sur les péchés commis par les hommes on pourrait tout simplement aller lire La Divine Comédie de Dante. Et je répondrai que oui, elle mérite tout le succès qu’elle connaît pour cette phrase qui change tout : « L’enfer, c’est les autres ».

Qu’est-ce que Sartre voulait nous dire ?

Et bien, l’enfer c’est les autres car l’autre est différent de nous. Lorsque l’on se retrouve face aux autres et à leur jugement, ça va tout changer. C’est à ce moment que l’on nous met face à l’image que les autres perçoivent de nous, et cette image va être ce que l’on est réellement puisque notre existence va forcément passer par les autres. On peut se mentir à soi-même, on peut se considérer tout ce que l’on veut, on peut se donner raison à chaque fois et justifier chacune de nos actions. Oui, on peut le faire, toutefois le mensonge n’a plus d’intérêt si personne n’y croit. Et en cela, l’enfer c’est les autres, mais finalement l’enfer c’est nous.

Y.E, élève de première générale, octobre 2022.