Le Mémorial de La Shoah au lycée Aubanel

Béatrice, du « Mémorial de la Shoah », est venue de Paris pour nous expliquer ce qu’était la Shoah et la désinformation pendant la Seconde Guerre Mondiale. Voici un aperçu de ce que nous avons pu comprendre.

La Shoah signifie « catastrophe » en hébreu. Le mot désigne le génocide de plus de 6 millions de personnes juives tuées par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le régime nazi allemand a été soutenu par le gouvernement français. Il a participé à la répression et aux meurtres des personnes de religion juive. Il s’agit de la collaboration.

En 1940, les personnes juives sont obligées d’aller en mairie afin de faire inscrire la mention ‘’juif’’ sur leur papier d’identité.

En 1941, les Juifs doivent se faire recenser. Cela veut dire donner des informations sur leur lieu d’habitation.  Cet événement entraîne la première rafle en France.

La rafle du billet vert

Suite à ce recensement, plusieurs Juifs étrangers reçoivent des convocations de leur préfecture de police. Cette convocation (un billet vert) leur précise de se rendre, le 14 mai 1941 à 7h, dans des lieux distincts, pour un « examen de situation ». S’ils ne viennent pas, ils sont menacés de sanctions sévères. Ils n’ont là aucune information sur le drame à venir : plus de 3700 hommes s’y rendent et sont envoyés dans des camps d’internement pour être ensuite déportés dans des camps de concentration.

Censure

Le 12 septembre 1941, Le Petit Parisien, ancien journal quotidien, publie une photo, prise au camp de transit de Drancy, où l’on voit des déportés juifs bien habillés et en très bonne santé. Cette photo sert à rassurer les Français sur les conditions de vie, d’hygiène dans les centres d’internement en France.

Cette photo est l’original prise par des soldats français. La photo publiée a été rognée de façon à ce que nous ne voyons pas les autres déportés entassés aux fenêtres. Les déportés étaient en réalité dans des conditions épouvantables et 127 personnes sont mortes dans ce centre.

La France a pendant longtemps cherché à étouffer ses responsabilités sur la déportation.

En 1956, un film documentaire, intitulé «  Nuit et Brouillard », est censuré. Le gouvernement demande au réalisateur de supprimer une image représentant un soldat qui surveille un camp de concentration français. Le réalisateur refuse mais est contraint de modifier la photo. Il recouvre donc le képi du gendarme (signe distinctif) avec un trait de feutre. Cette marque, volontairement visible, est finalement enlevée en 1997, 40 ans après la sortie du film.

À gauche, image originale prise au camp Beaune-la-Rolande, à droite image, apparue dans le film jusqu’à 1997.

La France a donc collaboré avec le régime nazi allemand, a censuré et a manipulé l’information. Il faudra 50 années pour que la France reconnaisse son implication dans la déportation des personnes juives et leur demande pardon.

Si vous souhaitez en savoir plus sur sujet, vous pouvez consulter le site du « Mémorial de la Shoah » : memorialdelashoah.org

Lily, élève de1ère, novembre 2023