Harcèlement sexuel, La polémique qui devient débat

Harcèlement sexuel, La polémique qui devient débat

Depuis l’Affaire Weinstein, et les réactions qu’elle a suscité, on peut dire que la polémique s’est transformée en réel débat dans notre société.

Le 5 octobre 2017, le New York Times et le New Yorker, révèlent les accusations de 6 femmes travaillant dans l’industrie du cinéma sur Harvey Weinstein, homme éminent du cinéma. S’en suit des accusations similaires de nombreuses personnalités du cinéma. Ces accusations qui se transformèrent ensuite en l’Affaire Weinstein ont eu une portée et une résonance mondiale, que ce soit en Amérique latine, en Asie, ou en Europe. Elles ont entraîné dans un premier temps des révélations similaires par de nombreuses personnalités que ce soit dans le cinéma ou d’autres domaines. Dans un second temps, elles ont donné lieu à des débats de société sur le harcèlement sexuel ou autres formes de violences sexuelles faites aux femmes. Un large retentissement eu alors lieu sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #balancetonporc ou #MeToo. Très récemment, le député FN du Pas-de-Calais Bruno Bilde fut accusé par plusieurs anciens assistants parlementaires de harcèlement sexuel. Nous allons maintenant nous axer sur le débat en France notamment porté par la tribune Deneuve.

Source : ParisMatch.com

Le 10 janvier, 100 femmes signent une tribune publiée dans Le Monde dont des personnalités comme Catherine Millet, Ingrid Caven, Elizabeth Levy, et Catherine Deneuve qui sera réellement la porteuse du message. Celle qui sera appelée La Tribune Deneuve, eut un retentissement mondial, et de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. On peut dire qu’elle relança le débat de « l’après Weinstein ». Ce texte exprime son désaccord avec les idées des hashtags #balancetonporc et #MeToo, et dit par exemple que la drague insistante n’est pas un délit, qu’il faut prendre en compte les facteurs humains, que l’homme est de nature à vouloir séduire, et qu’il ne faut pas confondre harcèlement sexuel et drague, en résumé elle prône « la liberté d’importuner ».

« La drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste. »

« Une liberté d’importuner indispensable à la liberté sexuelle. »

En effet, avec cette idée de « liberté d’importuner », cette tribune rappelle l’idée de « séduction à la française », et de cette liberté sexuelle post 68 ancrée dans la société française qui est menacée par ce mouvement féministe radical. Ainsi, ces 100 femmes signataires de la tribune s’opposent radicalement au « puritanisme » défendu par les féministes.

« Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle. »

Une semaine après la tribune parue dans Le Monde, soit le 14 janvier, une lettre de l’actrice française fut publiée dans Libération. Tout d’abord, elle montre l’injustice des conséquences qu’ont eu certaines accusations via les réseaux sociaux, et que ces messages de victimes ne remplacent pas un procès en règles. Elle s’arrête notamment sur le fait que nous devons vivre ensemble, et non pas diviser. De plus, l’icône prend de la distances avec certaines autres femmes signataires de la tribune ayant des idées révoltantes, comme Brigitte Lahaie, qui a fait beaucoup parler d’elle dernièrement ayant déclaré qu’une femme pouvait jouir lors d’un viol. Et en réponse à certains qui l’accusent d’antiféminisme, la star mondiale rappelle qu’elle faisait partie des « 343 salopes » ayant rédigé la tribune «  Je me suis fait avorter » dans un temps où avorter était encore passible de poursuite pénale et d’emprisonnement. Pour finir, Catherine Deneuve s’excuse auprès de toutes les femmes qui se sont senties agressées et blessées par la fameuse tribune.

On notera d’ailleurs qu’une victime sexuelle de Roman Polanski qui avait lui-même reçu le soutien de Catherine Deneuve, se dit tout à fait d’accord avec la tribune de l’actrice.

Le débat de société n’est que lancé, c’est le début d’un long combat.

Victor.M.

Le 15 janvier 2018.